Le vertige du changement
J'ai toujours eu une relation compliquée avec la réalité.
«Chaque regard que nous posons sur le monde l’est de toute façon d’une perspective particulière. Notre expérience du monde vient de l'intérieur.» - Carlo Rovelli
J'associais le présent à la souffrance. Je le fuyais, et son absence avait pour conséquence l’impossibilité de penser l'avenir. Je m’imaginais alors un monde parallèle où je me cocoonais, jusqu'à ce que le changement vienne frapper à ma porte il y a quelques mois.
«S'il n'y a pas de changement, il n'y a pas de temps» - Newton
Ce changement me projeta dans le vide. Je coupais tous les points d'attache que j'avais patiemment construits ces dix-sept dernières années. Il mis fin aussi à une routine sans saveur.
Je quittais mon emploi, vendais mon appartement. J’étais enfin prête pour un avenir meilleur.
Je m’installais à Barcelone, tout en faisant des allers-retours fréquents sur Paris.
Je vivais au jour le jour, laissant les changements me mener d’un endroit à l’autre, expérimentant la vie comme jamais auparavant.
Ces mois furent empreints de la frénésie du mouvement, de voyages incessants, d’espaces traversés, de lieux de vie où je passais quelques nuits et où je ne retournerais jamais.